L’intuition : un non sujet ou tout un art?

L’intuition : un non sujet ou tout un art?
Voir à travers...

« Attention! Magie noire! »

Un jour, je commence un entretien avec une personne totalement inconnue, au bout de quelques minutes, une pensée/sensation me traverse l’esprit « Attention, il y a de la magie noire ! ». J’accueille cette pensée avec étonnement. Au bout de 45 minutes d’entretien, la personne me dit être victime de magie noire… Ayant été comme alerté 45 mn plus tôt, j’ai pu discerner sereinement sur les compétences à mobiliser pour la suite de l’entretien.

C’est alors que le sujet de l’intuition est devenu pour moi un axe de recherche.

 

Voilà un sujet à la fois commun, qui pense ne pas en avoir ? et en même temps très discuté.

 

Nous utilisons souvent des synonymes comme instinct, petite voix intérieure, connaissance spontanée et directe de quelque chose, ou encore pressentiment.

Pour la psychologie, l’intuition est encore un non sujet, puisque non étudiable de manière rationnelle…

Pour les neurosciences, c’est un possible agencement subtil de nos connexions neuronales en lien avec nos sens, nos expériences, nos pensées passées ou en cours qui produit des effets inattendus en termes de préscience.

Pour certains enseignements spirituels, c’est une communication avec le non visible, le non réel, l’énergie, la vibration quantique…

 

Et cependant, dans mes activités de coach et de superviseur, elle revient régulièrement dans les processus d’accompagnement.

 

Je vais tenter quelques axes de réflexion.

L’instinct serait de l’ordre d’une pulsion ou d’une impulsion intérieure hors du champs de la volonté.

Il s’oppose au choix. « J’entends une détonation à proximité de moi, je me tasse brusquement ; et à la deuxième je me cache ».

Nous partageons l’instinct avec le règne animal et certainement végétal.

Pour les scientifiques, il s’agirait peut-être d’une codification génétique : nous respirons sans y penser, le muscle cardiaque bat tout seul… Devant l’inconnu, nous marquons un temps d’arrêt.

 

Là où l’instinct rejoindrait l’intuition, c’est dans une manifestation fulgurante de la conscience qui ne procède pas en apparence du fruit d’une réflexion logique : Voltaire : « Il faut avouer que, dans les arts de génie, tout est l’ouvrage de l’instinct ».

Un regard au delà de l’obscur…

Le mot intuition dans son origine étymologique signifie la connaissance directe et immédiate de quelque chose qui ne nécessite pas le recours au raisonnement.

Comme voir dans le global et le détail d’un seul coup d’œil.

Avec une dimension d’abord spirituelle : Descartes écrira « La connaissance intuitive, est une illustration de l’esprit par laquelle il voit, en la lumière de Dieu, les choses qu’il lui plaît de lui découvrir par une impression directe de la clarté divine sur notre entendement ».

Un événement qui a été intuité surprend la personne qui en est le creuset. Elle seule lui accorde de l’intérêt. Elle suscite chez les autres plutôt scepticisme, méfiance voire opposition. Y compris dans la découverte de grandes lois scientifiques.

Dès lors qu’elle procède de notre expérience, de notre mémoire, de notre histoire – et qu’elle se fonde sur des explications scientifiques comme le rôle du réseau astrocytaire, elle intéresse les employeurs.

Comme elle permet de décider, de créer ou de concevoir rapidement et de souvent manière différente et original, l’intuition constitue dès lors un atout économique et stratégique.

 

Nous pourrions même la cultiver en prenant garde aux biais cognitifs, à nos croyances sur le monde et les autres, à nos stratégies de défense du moi…

 

Et vous, pensez-vous avoir de l’intuition, et si oui qu’en faites-vous ?

 

A écouter en podcast sur Radio RCF

https://www.rcf.fr/economie-et-societe/mieux-vivre-son-travail?episode=541379

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.